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La digitalisation bouscule les organismes de formation

L’impact de la digitalisation sur les organismes de formation a été au cœur d’une table ronde lors des Innovantes de la formation, un événement organisé par le Carif-Oref Occitanie, les 25 et 26 octobre, à Montpellier.

Par Catherine Stern - Le 28 octobre 2021.

 

« Le premier impact de la digitalisation pour les entreprises de formation est l’ouverture à de nouveaux entrants, – des « pure player » -, qui fait que notre secteur devient comme les autres, soumis à un processus d’ubérisation », a commencé Sylvie Petitjean, présidente de la Fédération de la formation professionnelle Occitanie (FFP) qui regroupe 210 prestataires. Le deuxième impact, selon elle, « est global et transverse à toute l’entreprise, ses fonctions, son modèle économique et nécessite des investissements massifs pour introduire les outils numériques et des approches plus immersives. » Des bouleversements majeurs qui s’imposent à la profession.

Manager différemment

Laurence Nottelet, directrice régionale de l’ingénierie et de l’innovation à l’Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), a insisté sur l’impact de la digitalisation sur le management, s’interrogeant sur la place à donner à la fonction tutorielle synchrone face à une combinaison d’offres à distance, hybrides ou présentielles. « On ne peut pas manager pareil, a-t-elle indiqué. Il faut amener des communautés, encourager les expériences, créer de la transversalité entre différentes générations. »

Xavier Bulle, directeur délégué de région académique à la formation professionnelle initiale et continue au Greta, a été assez sévère avec une digitalisation qu’il ne considère pas comme « une formule magique à même de résoudre tous les problèmes ». « Tous les publics ne sont pas adaptés à la digitalisation qui n’est d’ailleurs pas une source d’économie, comme on a pu le lire », a-t-il asséné.

Changer de philosophie

Pointant la difficulté à « faire accepter de changer de philosophie aux formateurs », Julien Charrade, directeur en charge du digital à Purple Campus (né de la fusion de 17 CFA des CCI territoriales d’Occitanie), a affirmé que «la partie technique [n’était pas] un frein à la digitalisation. » Alors que, de leur côté, plusieurs intervenantes ont signalé une inquiétude face au nombre de solutions, pouvant engendrer une difficulté à faire des choix. C’est le cas de Frédérique Darnatigues, directrice pédagogique AMS Grand Sud et membre de la commission innovation du Synofdes, (Syndicat national des organismes de formation), qui a insisté sur « la réflexion à mener sur l’internalisation et l’externalisation des compétences pour une stratégie à long terme », avec la mutation nécessaire des métiers, soulignant que « la digitalisation n’est pas le seul axe de modernisation ».

Nouvelles approches pédagogiques

Laurence Nottelet a raconté le travail important mené au sein de l’Afpa, avec le dispositif Eloce notamment, sur l’approche des digital natives : « on a beaucoup à apprendre de ces générations dont on sait que l’interactivité et la gratification sont l’apanage. C’est un changement de rapport avec le savoir et les sachants, des formateurs avec les apprenants, le formateur devenant un guide, qui travaille à côté des apprenants pour faire émerger les compétences. » Finalement, pour être une vraie opportunité, « le numérique doit être au service de la pédagogie, pour réinterroger les lieux et les temps, afin d’être une plus-value dans les parcours de formation », conclut Frédérique Darnatigues.

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