Qualiopi entrera bien en vigueur le 1er janvier 2022. Deux ans après son déploiement, le nouveau système qualité livre ses premiers enseignements et réinterroge les politiques de contrôle des financeurs lors d’un webinaire organisé par Centre Inffo jeudi 7 Octobre . Par Catherine Trocquemé - Le 11 octobre 2021. Si certains espéraient un nouveau report ou des dérogations, Stéphane Rémy, sous-directeur des politiques de formation et du contrôle au sein de la DGEFP (Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle), s’est montré très clair lors du webinaire organisé par Centre Inffo le 7 octobre. « Il n’y aura pas de nouveau report. Au 1er janvier 2022, un organisme de formation devra être certifié Qualiopi pour pouvoir mobilisé des fonds mutualisés ou publics ». Au dernier comptage réalisé par le ministère du Travail, près de 28 000 prestataires de formation avaient obtenu la certification Qualiopi (15 551) ou étaient engagés dans la démarche (12 347). Alors que la formation, massivement soutenue par les politiques publiques, représente un des leviers stratégiques de la relance, Stéphane Rémy rappelle l’esprit de Qualiopi. « Il ne s’agit pas de l’appréhender comme un examen de passage mais comme un saut qualitatif de l’appareil de formation ». Des indicateurs sensibles Dans le référentiel Qualiopi, certains indicateurs délicats à mettre en œuvre pour beaucoup d’organismes de formation traduisent particulièrement bien cet enjeu. « Les process de recrutement et de suivi en compétences des formateurs sont plus exigeants. On observe le même niveau d’attentes pour la collecte des appréciations auprès des différentes parties prenantes, l’analyse des besoins ou encore l’accompagnement des stagiaires. La prise en compte du handicap est également emblématique des attentes de Qualiopi », confirme Loïc Lebigre, consultant senior au sein de Centre Inffo. Un des fils rouges du référentiel Qualiopi, que l’on retrouve dans la refonte des certifications professionnelles, est l’adéquation de l’offre aux besoins du marché et des bénéficiaires. L’inscription dans l’écosystème, la capacité à rester en veille, l’individualisation des parcours, autant de leviers inscrits dans Qualiopi. « Il ne suffit pas de collecter des informations. Il faut les exploiter », ajoute Stéphane Rémy. Les politiques de contrôles évolueront Les quelques 15 500 organismes de formation déjà certifiés, s’interrogent désormais sur l’impact de Qualiopi sur les politiques de contrôles des financeurs. Vont-elles s’adapter à une nouvelle démarche qualité plus structurée et plus exigeante ? Une chose est certaine. Qualiopi certifie des process et non l’action de formation elle-même. Les financeurs continueront donc de réaliser des contrôles. Mais le contenu se concentrera désormais davantage sur le cahier des charges propre à chacun d’eux. A Pôle emploi, un nouveau référentiel est en cours d’expérimentation. « Nous ne vérifierons pas les critères Qualiopi. Nous ciblerons les actions et l’accompagnement de notre public », confirme Maud Venturini, de la direction du développement des compétences dans les territoires de Pôle emploi. Un autre chantier sur l’harmonisation et la mutualisation des contrôles est très attendu par les organismes de formation. Le groupement d’intérêt économique né avec Datadock travaille sur le sujet. « Nous allons produire des normes communes de contrôle. Cette convergence commence par des échanges sur nos cahiers des charges », confirme Thierry Teboul, directeur général de l’Afdas, l’opérateur de compétences (Opco) de la culture, du sport et de la communication.
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